mercredi 19 février 2014

Le modèle anglais

Azul,


Nous avons choisi de nous intéresser à l’écosystème entrepreneurial londonien.Ce dernier, symbolisé par le quartier "Tech City" est en effet souvent érigé en modèle  pour le projet parisien de "Paris capitale numérique". Nous allons tenter de voir si cette réputation est justifiée et si elle constitue bien l'étendard d'une politique globale et cohérente de soutien aux petites et moyennes entreprises.

Quelle est la particularité de Tech city ? Comme tout écosystème entrepreneurial digne de ce nom,Tech city, dont le slogan est "inventer le futur", regroupe des centaines d'entreprises de la startup aux grands noms du numérique actuels( Google va y construire son futur siège européen,Facebook.....), une dizaine d'incubateurs, des espaces de coworking....ceux qui attirent le plus de porteurs de projets s'intitulent "central Working","The Hoston mix","The trampery"......

A certains égards,Tech city peut apparaître comme le creuset d'initiatives originales en matière d'accompagnement des entreprises a potentiel. Plusieurs de ces initiatives ont ainsi vu le jour dans le quartier. A l'instar de "Future fifty", un programme d'accompagnement destiné aux 50 startups les plus prometteuses. L'objectif est de les soutenir dans leur développement, notamment à l'international, grâce a l'appui d'experts et à l'organisation d'événements promotionnels. Le" Launchpad competition", tremplin pour les PME consiste pour sa part à apporter une garantie publique à des projets de développement risqués afin d'attirer des financements complémentaires d'investisseurs privés. Sur le plan financier également, un nouveau projet est en cours d'élaboration afin de faciliter l'introduction en bourses des startups de Tech city.

Malgré ses aspects positifs, il convient de souligner qu'il demeure très difficile d'établir les retombées réelles de cet écosystème en termes d'emplois et de croissance pour l'économie britannique. Difficile par exemple d'identifier le nombre exact d'entreprises présentes à Tech city ( les chiffres de 150 à 1300 selon le site officiel de l'entité de promotion de Tech city). De la même façon, il est indéniable que la part de communication à propos de l’attractivité internationale de cette "Silicon Roundabout" participe à la stratégie mise en place pour attirer de nouveaux entrepreneurs.

Tech city est aujourd'hui certainement à un tournant car des investissements importants ont été  réalisés, l'enjeu est de savoir non seulement si le modèle peut être dupliqué sur le reste du territoire et s'il peut constituer la référence dans cette région du monde face à Berlin,Tel-aviv ou Paris.....

Derrière la vitrine,les autorités ont établi des priorités stratégiques.

Le Royaume-uni s'inscrit clairement dans la compétition internationale pour attirer les talents du monde entier. C'est la raison pour laquelle une politique de visa favorable à l'installation d’entrepreneurs étrangers a été mises en place en avril 2011. En premier lieu, les règles d'obtention du "visa entrepreneur"ont été assouplies. Elles permettent aux porteurs de projets à fort potentiel, qui justifient de l'appui et d'un soutien financier minimal de 50000 livres d'un organisme reconnu (ministère, fonds de capital-risque, concours....) de venir au royaume uni. Par la suite ceux qui créent dix emplois à temps plein avec un chiffre d'affaires de 5 millions de livres peuvent faire une demande d'établissement sur le sol Britannique après une période de trois ans (au lieu de cinq auparavant). En second lieu, deux autres visas ont été créés:le "Prospective entrepreneur visa" et le "Exceptional talent visa". Le premier constitue une passerelle vers le visa entrepreneur puisqu'il autorise des entrepreneurs étrangers à venir chercher des financements en vue du démarrage de leur activité au Royaume uni. Le second est réservé à 1000" talents exceptionnels" dans le domaine des sciences et de l'art.

Un autre aspect de la stratégie britannique pour attirer des entreprises est fréquemment mis en avant: la fiscalité.Là aussi,les autorités britanniques ont choisi d'en faire un argument de communication politique. Alors quelle est la réalité de cette politique fiscale? Le dispositif " Entreprise investment scheme", qui constitue la clé de voûte de cette politique depuis le milieu des années 90, a été renforcé récemment. Depuis avril 2012,toute personne qui investit au maximum 100000 livres dans une startup de moins de deux ans et de moins de vingt salariés bénéficie d'une réduction d'impôt de 50%grâce au " Seed entreprise investment scheme" (SEID). De plus, tout investisseur qui réalise des gains en 2012-2013 via le SEID est exempté de taxe sur les plus values s'il réinvestit dans la foulée dans une autre startup. La campagne de communication "Be an angel" lancée en mai 2012 a d'ailleurs mis sur le devant de la scène le rôle de ces investisseurs.Elle a notamment fait la promotion d'un fonds privé soutenu par des entités publiques,le "Business angel co-investment fund" qui a pour particularité de conditionner l'investissement dans une startup à l'appui financier préalable de business angels.

Enfin,la puissance publique britannique a identifié un autre enjeu stratégique: les jeunes entrepreneurs.Le dispositif emblématique de cette politique est le " Startup loans scheme" lancé en septembre 2012. Il s'adresse aux jeunes de 18 à 30 ans et consiste à la fois en une aide financière, via un prêt remboursable en cinq ans d'un montant moyen de 4500 livres et en un soutien méthodologique grâce à l'appui des mentors. Selon les derniers chiffres annoncés par le gouvernement britannique fin juin,ce dispositif a profité à 5000 jeunes pour un montant global de 26 millions de livres. Il vise in fine à augmenter le nombres d'entreprises créées au Royaume uni chaque année qui s'établit aux alentours de 250 000 unités.

On peut donc constater qu à plusieurs niveaux, une attention particulière est accordée aux PME Britanniques.L'enjeu n'est pas mince puisque le royaume uni se caractérise par une proportion d'entreprises sans salarié supérieure à la France. Ainsi contrairement aux idées reçues,elles constituent 74% du parc d'entreprises britanniques contre 67% en France.

Comme en témoigne Lord Young qui a choisi d'intituler son deuxième rapport au premier ministre britannique en mai dernier "Growing Your Business", l'objectif pour le Royaume uni dans les années a venir est bien de réussir à faire grossir ces petites entreprises car "les cinq millions de PME Britanniques sont responsables à elleS seules des trois quarts des emplois nouveaux créés au cours des dix dernières années,33% desquels étant générés seulement par des startups.

Source: article extrait de la revue de prospective APCE
www.apce.com

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Hello,blog very interesting,do not forget to quote Cambridge called Silicon fen.The technopolis which is built around the prestigious university. It would be the third eco système more innovating of the world,more than 1500 campagnies of high technology work in innovation. HEND